CHLOROTHAMONIL ! L'EAU POTABLE POLLUÉE PARTOUT EN FRANCE | | L'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a détecté des traces de résidus de chlorothalonil, un pesticide interdit depuis 2019 en France, partout dans l'eau potable de l'hexagone.Doit-on s'inquiéter de la qualité de l'eau potable en France? Selon un rapport de l'Agence de l'Agence sanitaire de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) publié ce jeudi 6 avril, et que Ouest-France a pu consulter des traces de importantes de résidus de chlorothanolil, un pesticide interdit dès 2019 en Europe et classé "cancérigène probable"depuis 2018 par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), ont été détectées dans l'eau du robinet partout dans l'hexagone. Le cloroththalonil et l'un des pesticide es les plus répandus dans le monde. Il est principalement utilisé pour ses propriétés fongicides sur des cultures de céréales, la vigne et certains tubercules, comme les pommes de terre et betteraves sucrières. En France, en 2017, près de 1710 tonnes de chlorothalonil ont été vendues aux professionnels. 57 % des eaux analysées contaminées Dans son rapport l'Anses révèle que lors des contrôles des eaux destinées à la consommation humaine des "métabolites"du chlorothalonil ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité. Les métabolites? Des molécules de pesticides dégradées qui peuvent infiltrer l'environnement et contaminer les ressources en eau. Parmi les métabolites du chlorothalonil identifiés la l'Anses : le R471 811. Il est classé comme "pertinent" par l'Agence depuis 2021. C'est-à-dire pouvant présenter "un risque sanitaire inacceptable pour le consommateur". Un avis basé sur la toxicité connue de la substance active du pesticide. Sur environ 300 captages d'eau traitée analysés par l'Anses dans une centaine de départements, "57 % présentent des traces de métabolites de chlorothalonil, dont le R471 811. Dans 34 % des cas, à des taux dépassant le seuil réglementaire (0,1 microgramme (µg) par litre d'eau fixé par le code de la santé publique", indique l'Agence. Récemment, dans le Nord, le Regroupement des Organismes de Sauvegarde de l'Oise (ROSO), une fédération d'associations de sauvegarde de l'environnement a interppelé l'Agence régional de santé (ARS) des Hauts-de -France " concernant des soupçons de pollution au métabolique du chlorothalonil sur les captages de trois communes" indique Didier Malé président du ROSO.." L'ARS a répondu ne pas disposer d'un laboratoire habilité pour rechercher ces métaboliques, note-t-il. Nous avons contacté Lianesco, un laboratoire d'analyse privé accrédité capable de le faire" Bilan : " les trois prélèvements ont montré la présence de R471 811 en quantité importante dans l'eau du riobinet des communes. De 0,4µg/l à 2,22µg/l soit de 4 à 22 fois la valeur de conformité" souligne Didier Malé. Selon nos informations en Loire-Atlantique le syndicat des eaux Atlanti-'Eau, qui fournit plus de 600 000 personnes en eau potable a lui aussi demandé à Lianesco de rechercher des traces de R471 811 après des soupçons sur plusieurs points d'eau. En cas de généralisation de la contamination les distributeurs d'eau pourraient être en difficulté. Entre 0,1µg et 3µg/l ils bénéficieront d'une dérogation - sur un délai imparti - pour trouver des solutions et revenir dans la norme, réagit Régis Taisné, chef du département eau à la Fédération nationale des collectivités coïncidentes et régies. Mais le R471 811 est difficile à éliminer. Les solutions existantes sont coûteuses, énergivores et longues à mettre en place, note-t-il. Il faudrait augmenter les capacités électriques des usines de traitement et multiplier la consommation d'eau nécessaire au traitement. On peut donc logiquement imaginer une hausse des prix du m3 d'eau potable.
Ouest-France Monde / France Jeudi 6 avril 2023 Katie STENT et Louis DELATRONCHETTE Cliquez ici pour retournez à l'accueil |
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